De l'observation du microclimat urbain à la modélisation intégrée de la ville
Résumé
La manifestation la plus connue du microclimat généré par les villes, en particulier lors de canicule, est l'excès des températures, appelé îlot de chaleur urbain (il peut varier de 2 °C pour une ville de 1 000 habitants à 12 °C pour une ville de plusieurs millions d'habitants). Cet article passe en revue ce qui caractérise les modifications du climat en zones urbaines et explique les processus qui les gouvernent. D'après la littérature existante, principalement consacrée au climat urbain en période estivale, la modification du climat en ville ne résulte pas tant de la source additionnelle de chaleur dégagée par les activités humaines que du changement des propriétés de la surface – imperméabilité des revêtements, matériaux de grande capacité thermique et retrait de la végétation créant un environnement propice au piégeage du rayonnement solaire. L'article présente ensuite les résultats de deux campagnes françaises, CLU-Escompte et Capitoul. Pendant Capitoul, une comparaison, particulièrement originale, a pu être faite entre la consommation urbaine d'énergie et les observations des échanges entre la surface du centre-ville de Toulouse et les premières couches d'atmosphère. Elle a démontré le poids des dégagements d'énergie par l'activité humaine (chauffage surtout) sur le bilan d'énergie pendant la période hivernale. La comparaison des résultats avec ceux obtenus par le modèle TEB (Town Energy Balance) couplé à un modèle atmosphérique a révélé que TEB contribuait avec succès à la simulation du microclimat urbain. Cela a fait émerger l'idée d'une modélisation intégrée de la ville réunissant d'autres modèles, prenant chacun en compte une composante isolée du système urbain (microclimat, hydrologie, propagation du bruit, habitat).
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte